Le père Matthieu Thouvenot est, depuis le 1er septembre 2019, le nouveau recteur du sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière. Le religieux affectionne tout particulièrement la Fête des Lumières, un moment qui, selon lui, permet de se souvenir de l’histoire, mais aussi d’échanger avec les gens qui, dans leur déambulation, passeraient les portes d’une église.
Le père Matthieu Thouvenot, recteur du sanctuaire de Notre-Dame de Fourvière depuis un peu plus de deux mois, apprécie beaucoup la Fête des Lumières. En tant que religieux, cet événement lui évoque en effet les origines de la fête : “ C’est se remémorer l’histoire. Ça me rappelle, à chaque fois, que les Lyonnais remercient Marie. Pendant des siècles, ils se sont tournés vers elle pour lui demander d’être sauvés, d’une maladie, de la guerre, etc…, et ils étaient exaucés. La fête est dans cette lignée-là ”, explique-t-il. Ce religieux poursuit : “ De toute façon, je crois qu’on ne peut pas l’empêcher puisque cela fait partie des réflexes des anciens Lyonnais, et les nouveaux aiment ça aussi. ” Pour lui, il est donc important de se rappeler des faits initiaux, sans quoi la Fête des Lumières ne serait plus que touristique. En plus du caractère religieux, les festivités du 8 décembre sont pour lui presque essentielles lors d’une période sombre comme celle de l’hiver : “ On manque de lumière, on en a besoin. C’est dans le même esprit que Noël, cette fête fixée arbitrairement en plein hiver, au moment où les nuits sont les plus longues. ” Un besoin de lumière extérieure donc, mais aussi d’une lumière intérieure, se trouver soi-même.
“ Trouver la paix dans une église ouverte ”
“ Trouver la paix dans une église ouverte ”, c’est là que réside tout le charme de la Fête des Lumières pour le père Matthieu Thouvenot : “ Pendant les animations de la fête, il y a beaucoup de monde, on peut être très serrés, ça peut être très commercial, or il y a déjà plein d’endroits où les gens sont stressés, où il y a des animations touristiques. Ce qu’on veut à Fourvière au milieu de tout cela, c’est proposer un temps calme et la lumière intérieure. ” Le religieux est donc touché lorsque les Lyonnais ou touristes qui ne l’avaient pas prévu se retrouvent à entrer dans les églises ouvertes le soir [la basilique de Fourvière est ouverte jusqu’à minuit pendant les festivités N.D.L.R.] : “ Il y a les croyants et ceux qui viennent simplement pour voir. On est là pour les accueillir, leur expliquer ce qu’on fait, l’histoire de la fête que la plupart des gens ne connaissent pas. On leur offre gratuitement la possibilité de faire un pas, de questionner etc. ” Lors de ces rencontres, le père Matthieu Thouvenot affectionne les échanges, dont certains sur la foi, que ce soit avec des croyants de toute confession ou des non croyants : “ Les gens sont très intéressés par la foi mais n’ont pas l’occasion d’être à l’aise, il y a peu de lieux où l’on peut en parler, on a l’impression que c’est interdit en France. ” Le père Thouvenot est ainsi à l’écoute et propose des démarches simples, que ce soit dans l’aide à la prière ou pour déposer un lumignon. La fête est donc l’occasion de faire rayonner nos lumières intérieures, une résonance aux illuminations de la Fête des Lumières.
Prescillia BOISSEAU, propos recueillis par Léa DUBUC
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