Depuis 2015 et les attentats qui ont touché la France, l’accès à la Fête des Lumières est devenu de plus en plus compliqué pour les personnes en situation de handicap. Et pour cette édition 2019, la donne ne devrait pas changer.
Pendant la Fête des Lumières, la Ville considère qu’il est dangereux pour les personnes en fauteuil roulant de se déplacer en plein cœur du flux de spectateurs. D’autant plus que, depuis les attentats de 2015, la fête se concentre sur un périmètre plus restreint afin d’assurer davantage de sécurité aux personnes présentes. Ce périmètre se résume à la Presqu’île, au Vieux Lyon et au parc de la Tête d’or.
De ce fait, la mairie de Lyon met en place un système de “ file d’attente prioritaire “ pour les personnes en situation de handicap, et ce, pour accéder à cinq œuvres. “ On m’a demandé de choisir mon parcours pour que les autorités puissent anticiper. En prévision de la fête, on m’a conseillé d’établir une liste en choisissant parmi les cinq œuvres dites accessibles. Il n’y en a que trois qui correspondent à mon handicap en termes de sécurité », explique Poon I am, en pleine organisation de sa “ Fête des Lumières en fauteuil ”.
“ Cibler des lieux intimistes, où il y a le moins de monde ”
Leslie Brunner, la chargée de communication de la Ville de Lyon est claire : “ Il faut bien prévoir son parcours. Nous conseillons aux personnes handicapées de bien faire du repérage à l’avance, et de cibler les lieux plus intimistes où il y a moins de monde. Nous conseillons aussi de passer par les bords du périmètre de sécurité pour rejoindre les œuvres afin d’éviter les axes principaux souvent engorgés. ”
Pour Poon I am, le manque d’investissement de la ville sur la gestion des personnes en situation de handicap est consternant. D’autant plus que, pour cette édition 2019, l’association mise en avant par les lumignons du cœur est APF France handicap. Cette association se mobilise pour défendre les droits des personnes en situation de handicap et les accompagner ainsi que leurs proches.
“ Oui c’est contradictoire, reconnaît Leslie Brunner, mais la typologie de la fête rend la prise en charge de ce public très compliquée. Il faut comprendre qu’une foule dense doit se mouvoir dans un périmètre très restreint et que le suivi des personnes en situation de handicap en pâtit. ” Elle poursuit : “ On aimerait vraiment pouvoir rétablir l’organisation d’avant 2015 mais les contraintes sont compliquées et nous n’avons pas encore trouvé de solution. ”
Clément GRANON et Elvia GIANNITELLI
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